La déprédation fait partie des interactions négatives entre les prédateurs marins et les pêcheries et se définit comme le prélèvement total ou partiel des poissons ou des appâts sur les engins de pêche par les requins, les odontocètes, les calmars ou les oiseaux. Ces interactions portent préjudice à la fois aux espèces impliquées (captures accidentelles, modification du régime alimentaire et de la stratégie de chasse), aux pêcheurs (pertes économiques liées aux dommages aux captures et à la recherche de nouvelles zones de pêche) et à la gestion des stocks des ressources exploitées (sous-estimation des déclarations des captures). Cependant, cette problématique fait l’objet de très peu d’études dans le cadre de la pêche palangrière pélagique, en particulier dans l’Océan Indien.
Cette thèse étudie la déprédation par les globicéphales tropicaux (Globicephala macrorhynchus), les faux-orques (Pseudorca crassidens) et certaines espèces de requins pélagiques à laquelle font face les flottilles palangrières pélagiques ciblant le thon (Tuna spp.) et l’espadon (Xiphias gladius) opérant dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Le travail qui y est présenté étudie des données issues de campagnes de pêche commerciales et scientifiques collectées entre 2002 et 2010 dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien.
Dans un premier temps, une analyse de la déprédation exercée par les requins et les odontocètes pour identifier des pratiques de pêche et des facteurs environnementaux influençant son occurrence a été réalisée par le biais de régressions logistiques. Les évènements de déprédation par les requins sont plus fréquents, mais les odontocètes endommagent plus de poissons sur les palangres. 19,5 % des captures sont ainsi perdus aux Seychelles, ce qui en fait un « hot-spot » de la déprédation. Ces interactions mettent en évidence une synchronie spatiotemporelle entre l’activité de pêche et l’abondance des prédateurs, notamment les odontocètes.
Au vu des multiples conséquences liées à ce phénomène, différentes mesures antidéprédation ont été mises en place dans d’autres régions pour essayer d’en limiter les impacts, mais à ce jour, aucune n’a montré de réelle efficacité à long terme. Des dispositifs innovants reposant sur une modification des engins de pêche et visant à protéger les captures ont été conçus et testés. Trois campagnes ont été menées aux Seychelles et à la Réunion pour évaluer l’efficacité des « araignées », des « manches » et des « effaroucheurs » face à la déprédation par les odontocètes. Les premiers essais ont souligné les contraintes fonctionnelles liées à l’utilisation de ces dispositifs en situation de pêche. Néanmoins, des résultats encourageants nous poussent à poursuivre le développement de ce type de dispositifs, une démarche qui correspond à une approche durable d’une pêche responsable qui répond à des problématiques de conservation et d’économie du secteur de la pêche palangrière pélagique.
Nos données de déprédation ont aussi été analysées pour améliorer nos connaissances sur l’écologie des faux-orques et des globicéphales tropicaux. Par analogie avec les relations prédateurs-proies-charognards étudiées dans les écosystèmes terrestres, nous avons développé un modèle similaire pour évaluer de manière indirecte l’abondance des groupes d’odontocètes impliqués dans les évènements de déprédation. Les groupes mis en cause sont probablement des groupes de chasse stables, unités de base composant les populations de faux-orques et de globicéphales tropicaux. Nous avons observé des tailles de groupe plus importantes aux Seychelles et aux abords des limites du plateau continental, soulignant l’attrait de ces espèces pour les zones biologiquement les plus productives.
Ce travail a permis de mettre en lumière un phénomène peu étudié, et de renforcer les bases nécessaires à l’élaboration de mesures visant à limiter les impacts de la déprédation. Il s’agit d’un objectif majeur qui rentre dans le cadre de l’approche écosystémique des pêches, conciliant des objectifs économiques à court terme avec des objectifs de durabilité des espèces exploitées et de conservation des espèces non cibles.
Cette thèse étudie la déprédation par les globicéphales tropicaux (Globicephala macrorhynchus), les faux-orques (Pseudorca crassidens) et certaines espèces de requins pélagiques à laquelle font face les flottilles palangrières pélagiques ciblant le thon (Tuna spp.) et l’espadon (Xiphias gladius) opérant dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Le travail qui y est présenté étudie des données issues de campagnes de pêche commerciales et scientifiques collectées entre 2002 et 2010 dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien.
Dans un premier temps, une analyse de la déprédation exercée par les requins et les odontocètes pour identifier des pratiques de pêche et des facteurs environnementaux influençant son occurrence a été réalisée par le biais de régressions logistiques. Les évènements de déprédation par les requins sont plus fréquents, mais les odontocètes endommagent plus de poissons sur les palangres. 19,5 % des captures sont ainsi perdus aux Seychelles, ce qui en fait un « hot-spot » de la déprédation. Ces interactions mettent en évidence une synchronie spatiotemporelle entre l’activité de pêche et l’abondance des prédateurs, notamment les odontocètes.
Au vu des multiples conséquences liées à ce phénomène, différentes mesures antidéprédation ont été mises en place dans d’autres régions pour essayer d’en limiter les impacts, mais à ce jour, aucune n’a montré de réelle efficacité à long terme. Des dispositifs innovants reposant sur une modification des engins de pêche et visant à protéger les captures ont été conçus et testés. Trois campagnes ont été menées aux Seychelles et à la Réunion pour évaluer l’efficacité des « araignées », des « manches » et des « effaroucheurs » face à la déprédation par les odontocètes. Les premiers essais ont souligné les contraintes fonctionnelles liées à l’utilisation de ces dispositifs en situation de pêche. Néanmoins, des résultats encourageants nous poussent à poursuivre le développement de ce type de dispositifs, une démarche qui correspond à une approche durable d’une pêche responsable qui répond à des problématiques de conservation et d’économie du secteur de la pêche palangrière pélagique.
Nos données de déprédation ont aussi été analysées pour améliorer nos connaissances sur l’écologie des faux-orques et des globicéphales tropicaux. Par analogie avec les relations prédateurs-proies-charognards étudiées dans les écosystèmes terrestres, nous avons développé un modèle similaire pour évaluer de manière indirecte l’abondance des groupes d’odontocètes impliqués dans les évènements de déprédation. Les groupes mis en cause sont probablement des groupes de chasse stables, unités de base composant les populations de faux-orques et de globicéphales tropicaux. Nous avons observé des tailles de groupe plus importantes aux Seychelles et aux abords des limites du plateau continental, soulignant l’attrait de ces espèces pour les zones biologiquement les plus productives.
Ce travail a permis de mettre en lumière un phénomène peu étudié, et de renforcer les bases nécessaires à l’élaboration de mesures visant à limiter les impacts de la déprédation. Il s’agit d’un objectif majeur qui rentre dans le cadre de l’approche écosystémique des pêches, conciliant des objectifs économiques à court terme avec des objectifs de durabilité des espèces exploitées et de conservation des espèces non cibles.
Rabearisoa, N., 2013. Etude d’un mode d’interaction entre les odontocètes, les requins et la pêche à la palangre dérivante dans la région sud-ouest de l’Océan Indien: la déprédation. PhD thesis. Université de La Réunion, Saint-Denis, La Réunion. (Manuscrit et Présentation)