Du 11 juin au 19 juin 2019, Marc SORIA, ingénieur acousticien du projet PARADEP, a embarqué à bord du Vétyver 6 (palangrier pélagique réunionnais de 16 m de long de l’armement ENEZ Pêche). L’objectif de cette mission était d’améliorer nos connaissances sur le comportement des odontocètes impliqués dans la déprédation autour du bateau. Pour mener cette mission, 24 accéléromètres (placés sur les bas de ligne), 6 hydrophones et 2 caméras (placés sur la ligne-mère) ont été déployés à chaque filage afin d’enregistrer des vidéos de ces animaux en interaction avec la ligne. Les enregistrements effectués par ces instruments devraient permettre d’analyser la présence et le comportement des globicéphales tropicaux et des faux-orques au cours des phases de déprédation des palangres pélagiques afin de mieux cerner les périodes de déprédation, le mode de détection des lignes et le mode de déprédation des proies.
Déroulement de la mission
La mission s’est déroulée du 11 au 19 juin 2019, dans une zone de pêche située à environ 100 milles au sud de La Réunion. Six filages de palangre ont été effectués, avec un déploiement du matériel d’enregistrement acoustique et visuel. Les opérations de pêche se sont déroulées comme suit : filage de la ligne de 17h à 21h30, virage de la ligne de 5h à 13h (ou 15h selon le nombre de captures). 90km de ligne étaient mis à l’eau, avec un total de 840 hameçons appâtés avec du calmar.
Le déploiement des appareils a suivi un plan d’échantillonnage systématique. Les deux caméras sont déployées au début du filage après la bouée de tête de ligne afin d’avoir le plus d’enregistrements de jour. Les 6 hydrophones sont déployés sur les orins des 6 premières bouées de section à environ 6 à 7 mètres de la ligne mère. Les 24 accéléromètres sont déployés de part et d’autres des hydrophones.
Résultats
Les espèces ciblées capturées ont été principalement le thon jaune, le germon, le thon obèse et l’espadon. Environ 600 kg de poissons ont été capturés par jour. Malheureusement, aucun globicéphale n’a été vu pendant la campagne et aucune trace de déprédation par des mammifères marins n’a été observée sur les prises.
Le traitement des données est en cours. Dans un premier temps nous échantillonnerons : les enregistrements des hydrophones pour tenter de déceler des « clicks » de globicéphales témoins de leur présence, et les enregistrements des accéléromètres pour déceler des secousses témoins de captures sur les bas de lignes aux dates et positions sur la ligne des prises notées. Bien qu’aucun globicéphale ou faux-orque ni de marques de déprédation de mammifères marins n’ait été observé, les données seront tout de même exploitées. En effet, il est possible que l’on ait enregistré des sons émis par des mammifères marins ayant évolué à proximité de la ligne (mais sans l’avoir déprédaté et/ou détecté). Il est aussi possible que nous ayons enregistré des sons émis par les thons et les espadons et nous tenterons de les isoler des enregistrements comme les images éventuelles que nous aurions pu enregistrer avec les caméras.
Le compte-rendu des tests est accessible ci-dessous :