Les nouveaux dispositifs ont été produits en série fin 2022 (300 prototypes au total) et ont été testés en conditions opérationnelles à bord de palangriers au cours de 2 marées : une première marée en Mars 2023 à bord d’un catamaran de notre partenaire ENEZ DU (73 dispositifs embarqués, 20 jours dans le Canal du Mozambique et dans les Glorieuses) et une seconde marée en Mai 2023 à bord d’un monocoque (20 dispositifs embarqués, 3 jours dans les eaux de La Réunion). Les embarquements ont été réalisés par Célya Martial (ingénieure stagiaire halieute à l’Institut Agro de Rennes), aidée au cours de la première marée par Nicolas Guillon, observateur embarqué. Le protocole de déploiement a consisté à répartir les dispositifs sur les premières sections de la palangre afin de comparer l’effet de leur présence sur la capturabilité et la déprédation avec les sections sans dispositifs. Les dispositifs ont été préparés en amont par Célya à partir d’avançons rangés dans une caisse, et les avançons ainsi équipés ont été transmis aux matelots chargés de les accrocher et de les mettre à l’eau.
Au total, 7 filages avec déploiement de dispositifs ont été réalisés au cours de la première marée, et 1 filage avec dispositifs au cours de la seconde marée. Au total, 229 avançons ont été équipés et 5 poissons ont été capturés sur des avançons équipés de dispositifs.
Le bilan des tests a été mitigé pour différentes raisons, et même si la conception du dispositif a été simplifiée, des difficultés de prises en main ont tout de même été constatées :
- les boîtiers s’ouvrent souvent de façon intempestive (sans capture) pendant le filage et le virage
- les boîtiers sont relativement fragiles (pertes du couvercle, soudures à renforcer)
- l’installation et la désinstallation des dispositifs conduisent à un ralentissement du filage et du virage
- le passage de l’avançon dans le mousqueton reste compliqué
- le système de taquets destiné à fixer le dispositif sur l’avançon est inopérant
- l’avançon se tord au fur et à mesure que le dispositif est utilisé
- l’opération de filage est rendue plus compliquée et nécessite la présence d’une main d’œuvre supplémentaire
- les captures sont mal protégée par les filets qui ne sont pas assez couvrants
Le principal problème soulevé lors de ces tests est la perte d’une grande partie des dispositifs embarqués (perte en mer ou dispositifs rendus inopérants car perte de couvercle, points de soudure qui lâchent…). Il a même été nécessaire de renforcer les étuis avec du serflex au cours de la première marée. Ces tests ont cependant permis à l’innovation PARADEP d’être en passe d’atteindre le niveau 5, qui correspond à la validation dans un environnement significatif sur l’échelle TRL (Technology Readiness Level, ou degré de maturité technologique).
Néanmoins, ces tests ont permis de mieux appréhender l’utilisation de nos dispositifs en conditions commerciales et identifier les points critiques qui doivent impérativement être modifiés avant la mise sur le marché d’un prototype opérationnel (correspondant au niveau maximal 9 sur l’échelle TRL : système réel prouvé à travers des opérations réussies).